Prix des carburants en hausse, ralentissement du trafic… Plus de la moitié des Français seraient aujourd’hui prêts à accepter un poste moins bien payé, mais situé à moins de 20 minutes de distance de leur domicile. La proximité géographique est devenue un critère majeur de décision pour accepter ou quitter un emploi, en particulier chez les métiers en tension et peu qualifiés.
Adopter une stratégie autour de la mobilité géographique pour optimiser le temps de trajet domicile-travail pourrait-elle aider à fidéliser ? Le point complet avec Andjaro.
Mobilité géographique : une affaire de kilomètres
Comment vous rendez-vous au travail chaque matin ? Si la pandémie a ouvert la porte à la démocratisation du télétravail en France, nombreuses sont les professions qui ne peuvent pas s’exercer à distance et qui nécessitent d’être sur le terrain. En effet, les actifs, tous secteurs confondus, parcourent chaque jour un grand nombre de kilomètres :
- Le trajet moyen entre le domicile et le travail, après une augmentation continue depuis les années 1960, connaît une légère décrue depuis le début des années 2010. Il s’établissait à 13,3 kilomètres en 2019, contre 14,7 kilomètres en 2008.
- Pour autant, les professionnels ne passent pas moins de temps sur la route. La durée moyenne des trajets s’allonge de façon inexorable, notamment en raison des conditions difficiles de circulation. Elle s’élevait à 25,5 minutes en 2019, soit 3 minutes de plus qu’en 2008. La vitesse moyenne, sur la même période, chute de 38 à 31 km/h.
- Enfin, l’évolution du prix des carburants est aujourd’hui un incitatif puissant à réduire les temps de trajet pour de nombreux Français. Le prix moyen du sans-plomb 95, à titre d’exemple, n’était encore que de 1,364€ au litre en janvier 2008 et a atteint un tarif de 2,145€ au mois de juin 2022.
In fine, le temps de trajet aller-retour moyen d’un salarié atteint désormais 51 minutes par jour.
Le vélo : une solution de mobilité viable – mais pas pour tout le monde
Environ la moitié des trajets entre le domicile et le travail font plus de 10 kilomètres – soit une distance nécessitant plus de 25 minutes à vélo, donc souvent trop longue en pratique.
Réduire son temps de trajet, nouveau prérequis chez les collaborateurs ?
La question mérite d’être posée. Les statistiques publiées par la DARES en 2022 révèlent en tout cas un changement progressif des mentalités et des usages.
Tout d’abord, question turnover. Le phénomène de la Grande Démission déclenché aux Etats-Unis semble atteindre la France avec un taux de démission significatif de 2,7% de l’ensemble des effectifs pour le seul début d’année 2022. De tels niveaux avaient déjà été observés lors de la crise économique et financière de 2008 et 2009, mais dans un contexte bien différent. Certes, les défections ne sont pas directement liées à une aspiration au local, mais elles sont révélatrices d’un “ras-le-bol” généralisé.
Cette évolution est à mettre en rapport avec les difficultés de recrutement chroniques de certains secteurs d’activité :
- 81,2% des entreprises du bâtiment déclarent éprouver des difficultés de recrutement en juillet 2022. Cette proportion est en hausse de quasiment 40 points par rapport à 2015.
- 67,2% des entreprises de l’industrie manufacturière sont dans la même situation, en hausse de 40 points également par rapport à 2015.
- Même chose pour les entreprises de services avec 59,6% déclaré. En 2018 et 2019, ce taux oscillait encore entre 30 et 40% seulement.
Les plus concernés ? Les agents de terrain et la main d'œuvre dite « cols bleus », qui rappelons-le, ne disposent pas du même pouvoir d’achat. Face à une facture à la pompe de plus en plus dissuasive, il y a de quoi revoir ses exigences quand la voiture est le moyen de locomotion principal. Sur la question de la mobilité, les attentes de la majorité des collaborateurs s’affirment :
- 69% des Français seraient prêts à quitter leur emploi et à trouver un nouveau poste pour se rapprocher de leur domicile (sondage Regionsjob).
- 60% des candidats à l’embauche envisagent le temps de trajet comme un critère plus prioritaire que l’intérêt de la mission ou même le salaire (enquête Météojob) !
Parmi les stratégies RH pour attirer, valoriser et retenir ses talents, la mobilité géographique offre souvent des évidences qui méritent que l’on s’y intéresse de plus près !
Agir sur la mobilité géographique : la responsabilité des employeurs
La mobilité géographique ne relève plus de la seule volonté des collaborateurs et de leur capacité à se rapprocher de leur lieu de travail. Elle comporte des enjeux majeurs pour l’employeur en matière de :
- Performance opérationnelle et Qualité de vie au travail pour des salariés moins éprouvés par 2h de temps de trajet quotidien
- Rétention des collaborateurs car si le collaborateur trouve plus proche de chez lui, il n’hésitera pas à partir ;
- Marque Employeur et responsabilité sociale et environnementale (RSE).
Bonne nouvelle : il ne s’agit pas de proposer un déménagement tous frais payés à la moitié de ses équipes ! Nombreuses sont les possibilités d’améliorer le temps de trajet domicile-travail de vos collaborateurs, et encore plus dans les grands groupes. En voici quelques pistes :
Identifier les salariés qui peuvent permuter de site
Prenons l’exemple de Nicolas et Juliette qui exercent tous les deux un métier de manutentionnaire dans le même groupe, mais travaillent respectivement à 1h de chez eux. Pourtant, Nicolas est plus proche du site de Juliette, et inversement. Une initiative employeur ? Les identifier avec l’aide d’un outil digital pour les inviter à échanger leur poste !
Proposer une mutation aux collaborateurs les plus éloignés
Dans le respect du RGPD, le digital apporte une photographie instantanée sur la domiciliation de vos équipes et les établissements sur lesquels ils travaillent. Toujours selon 1kmàPied, 62% des salariés disposent d’un site plus près de chez eux que l’entreprise sur laquelle ils sont normalement affectés !
Travailler sur un plan de mobilité global
Son objectif est d’identifier comment réduire l'usage de la voiture individuelle thermique sur les trajets domicile-travail de votre équipe. Les initiatives proposées ci-dessus peuvent être mises en place, mais aussi la pratique du covoiturage ou la mise en place de navettes d’entreprises.
La mobilité interne peut donc s’avérer une réponse simple et très pertinente aux nouvelles attentes des actifs. Synonyme de bien-être collaborateur, elle est au cœur de la réussite opérationnelle de votre entreprise. Chez Andjaro, les remplaçants d’un même groupe sont systématiquement sollicités dans le respect du temps de trajet domicile-travail. A tel point que nous avons identifié un gain de 15% sur le temps de trajet moyen sur les missions effectuées !
Vous souhaitez aller plus loin sur le sujet ? Découvrez le webinar animé par Laure Wagner, cofondatrice de 1kmàPied, et Quentin Guilluy, cofondateur et CEO d’Andjaro.